La notion de régulation du système financier renvoie à l’ensemble des processus qui permettent à celui-ci de se maintenir.

L'auto-régulation du système financier par les marchés eux-mêmes débouche sur des crises récurrentes qui menacent l’existence même non seulement du système financier mais également de l’activité économique réelle. Il n'est donc pas efficace de ce point de vue.

Si la régulation du système financier par les marchés n'est pas suffisante, il faut alors réglementer celui-ci, lui imposer des règles, pour assurer sa régulation.

S’il existe des institutions financières internationales pour réglementer le système financier, elles ne disposent d’aucun pouvoir pour imposer ces règles de fonctionnement aux États nationaux. Ces règles sont édictées lors des réunions du G5, G7, G8, G20, mais surtout par la Banque des Règlements Internationaux (BRI).

Il revient finalement aux États nationaux (ou à des groupements d’ États nationaux comme pour l’UE) d’inscrire dans leurs lois ces normes qui se transforment en réglementation.

Ces règles visent à réduire l’aléa moral dont ont profité les banques et institutions financières non bancaires pour prendre des risques financiers de plus en plus grands fragilisant ainsi le système. Elles doivent donc permettre d'améliorer la solvabilité des banques et des institutions financières non bancaires.

Le ratio de Bâle I est un ratio de solvabilité datant de 1988. Il se calcule en faisant le rapport entre les fonds propres de la banque (capital social et bénéfices mis en réserves) et les crédits accordés par celle-ci pondérés par les risques associés à ces crédits. Les coefficients de pondération sont les suivants: 0% pour les crédits accordés à un État; 20% pour les crédits accordés à des banques; 50% pour des crédits immobiliers; 100% pour les autres crédits.
Ce ratio doit alors être égal à au moins 8%.
Ce ratio sera amendé en 1996 : les risques de marché (risques liés à l’évolution de la valeur des titres détenus sur les marchés financiers par une banque) seront également pris en compte au dénominateur du ratio. Ce sont les banques elles-mêmes qui détermineront ces risques.

Le ratio de Bâle II entrant en vigueur en 2007 ajoute un nouveau type de risques au calcul du ratio de solvabilité : les risques opérationnels. Ce sont des risques de pertes pour les banques provenant de processus internes inadéquats ou défaillant, de personnes et systèmes ou d’évènements externes.
Ces risques opérationnels seront (ainsi que les risques de crédits) évalués soit par des agences de notation, soit par les banques elles-mêmes (qui seront toutefois surveillées en la matière).
Ce ratio de Bâle II est toujours fixé à 8% au minimum.

Les accords de Bâle III (2010) prévoient de porter le ratio de solvabilité à 10,5% au minimum. De plus, le comité de Bâle met en place un ratio de levier (rapport entre les fonds propres et le total des actifs de la banque) et des ratios de liquidité.

Une banque systémique est une banque dont la taille est trop importante et fait courir un risque à l’ensemble du système financier en cas de faillite.

Ces banques systémiques sachant qu'elles seront sauvées par les banques centrales pour éviter leur faillite sont donc amenées à prendre des risques plus importants, se sachant couvertes. Ce phénomène correspond à la définition de l'aléa moral.

Pour réduire cet aléa moral, on met en place des ratios de solvabilité de plus en plus exigeant, ce qui permet de réduire ces risques.
On tâchera dans une certaine mesure de réduire la taille des banques et d'accroître la supervision bancaire par les banques centrales pour réduire plus encore cet aléa moral.

Le MSU (mécanisme de supervision unique) est mis en place dans l'Union Européenne en 2014. La BCE est donc chargée d’assurer la surveillance des plus grandes banques européennes. Elle surveillera le respect des règles prudentielles européennes par les banques (notamment le ratio de solvabilité, le ratio de levier, les ratios de liquidité), pourra fixer des exigences prudentielles plus strictes, pourra inspecter les comptes des banques, vérifier l’honorabilité de leurs dirigeants,…

L’Europe se dote également d’un mécanisme de résolution unique (MRU) dont l’objectif est de gérer les banques défaillantes. En facilitant la gestion des faillites, on cherche à éviter les risques de panique bancaire et de contagion à l’ensemble du système (effet domino) des difficultés rencontrées par une banque.

Un stress test est une simulation visant à imaginer les conséquences sur les banques d’un choc économique ou financier important.On teste donc leur capacité à résister à des chocs, c’est-à-dire leur capacité à ne pas faire faillite.